En direct de Dakar...Les migrations intra-africaines

Dans le domaine des migrations internationales, on parle beaucoup des migrations depuis les pays du Sud vers les pays du Nord. Pourtant, cette représentation que nous avons est loin d’être une réalité. En effet, près de 70% des migrations africaines sont à destination d’autres pays d’Afrique : du Sud vers le Sud, et 65% de ces migrations sont situées dans l’Espace CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest).

La Cimade animait lundi 7 février un atelier sur cette question, dans le cadre du Forum Social Mondial de Dakar. Différents acteurs associatifs du Mali, du Sénégal, de la Mauritanie, du Cameroun nous ont éclairés sur la situation de ces migrations intra-africaines. « L’Union Européenne tente d’imposer son modèle de gestion des flux migratoires aux gouvernements du Sud » nous expliquait l’un d’entre eux. Sous pression de l’UE, les états africains signent individuellement des accords bilatéraux, ou dits « de gestion concertée ». Ils renforcent les contrôles aux frontières au sein de l’espace sous régional de la CEDEAO qui se déconstruit petit à petit. « L’UE tue la notion de citoyenneté régionale en Afrique de l’Ouest ».

Pourtant un protocole signé en 1978 par ces pays avait introduit la libre circulation. Depuis d’autres accords avaient été signés pour faciliter la mobilité au sein de l’Espace sous régional. Par exemple, lors du 23ème sommet de la CEDEAO en 2008, les pays membres ont adoptés une approche commune des migrations qui insistait sur la valorisation des migrations et des diasporas, le respect des droits des migrants et le dialogue avec l’U.E. et les pays maghrébins.

Les politiques européennes poussent les gouvernements africains à détourner et à enfreindre leurs propres lois, ce qui mènent a des situations parfois dramatiques. Malgré la théorique liberté de circulation au sein de cet espace, les populations, mal informées sur les mécanismes et suspectées de partir pour le « mirage européen », se retrouvent bloquées à certaines frontières.

Des associations de soutien aux personnes refoulées ont témoigné de leurs actions, notamment à destination des personnes refoulées dans le désert, aux frontières du Maroc. Un débat riche a finalement eu lieu avec les participants. L’importance des mots a été soulevé : « on ne doit plus parlé de migrants clandestins ou de migrations illégales. Ce sont des termes criminalisants or ces personnes ne sont pas coupables »

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